Page:Dessoye - Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement, 1883.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
et la ligue de l’enseignement

renet[1], ni M. Macé, ni madame Macé, ni mademoiselle une telle, qui se scandaliserait probablement si l’on envoyait son nom courir le monde. » Elles ne valent point par l’intrigue ; Jean Macé n’est rien moins qu’un auteur dramatique ; mais il y a dans toutes une idée morale fort élevée. Le danger pour les œuvres de ce genre est la fadeur. Jean Macé a évité l’écueil avec un rare bonheur. Il intéresse, il charme comme toujours ; vous fermez le livre avec une douce émotion.

J’en dis autant des Contes du Petit-Château. Quand on parle de contes de fées, nous pensons tout de suite aux contes de Perrault. Ils ont fait les délices de l’enfance de tant de générations ! Je viens de les relire et non sans plaisir. C’est court, vif, net ; l’esprit de l’enfance est immédiatement et pour longtemps saisi. Jean Macé est moins alerte que Perrault, son récit va moins vite ; les aventures sont moins extraordinaires, il y a moins de rois, moins de cours, moins d’or et moins d’argent ; mais j’y trouve infiniment plus de cœur, plus d’émotion. Je crois aussi que l’enfant comprendra mieux la leçon morale que chaque conte porte en lui. Elle est plus simple, plus à sa portée. Les héros ne sont-ils pas des enfants eux-mêmes, placés, autant que le permet le voisinage des fées, dans les situations communes à tous ? De là vient aussi l’allure du récit qui vous emmène dou-

  1. La directrice du Petit-Château.