Page:Dessoye - Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement, 1883.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
et la ligue de l’enseignement

venter en quelque sorte l’arithmétique afin de mettre les deux frères d’accord. Ce sont les procédés de Pinchinette pour apprendre à nos petits marchands les quatre règles, les fractions et le système métrique, qui font l’objet du livre. Nous sommes en plein dans la fiction. Le cadre est ingénieux. Quant au fond du récit, la démonstration des opérations arithmétiques, il est d’une simplicité parfaite et bien en rapport avec cette nature d’esprit de l’enfant qui saisit vivement les choses concrètes, mais s’arrête, comme écrasé, devant les abstractions.

On voit de suite que le livre est plus enfantin que la Bouchée de pain. C’est « un livre de préparation, a dit lui-même Jean Macé, un livre de famille », qui doit précéder le livre d’école et l’abstraction pure. Ayant passé par cet enseignement, l’enfant apprendra mieux, plus intelligemment et plus vite, l’arithmétique apprise trop souvent, pour ne pas dire toujours, par pur effort de mémoire et sans que l’esprit la comprenne.

Est-il besoin d’ajouter que, pour n’être qu’un conte enfantin, ce petit livre n’en est pas moins un conte pour tous et qu’on passe quelques heures agréables à lire ses deux cents pages ?

Le Théâtre du Petit-Château suit l’Arithmétique du grand-papa dans l’ordre de publication. Je l’ai dit, Jean Macé était bientôt devenu le professeur universel au Petit-Château ; il devint plus encore, l’im-