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jean macé

relation, qui « sont destinés à nous mettre, chacun à sa façon, en rapport, en relation, si vous aimez mieux, avec les substances qui auront l’honneur de venir se loger chez nous ». La manière est la même, bien que le style change un peu : il y a quelque chose de moins raffiné, de plus scientifique. Aussi bien, la petite fille à laquelle s’adresse ces lettres a-t-elle grandi : son esprit s’est développé, il est plus apte à se familiariser avec la science dépouillée de quelques-unes des dentelles, en quelque sorte, qui dans le premier livre la paraient de toutes parts. « Vous n’êtes plus la petite fille qui ne savait rien, et je n’ai plus besoin de vous parler comme à un enfant », lui dit Jean Macé.

L’Arithmétique du grand-papa est l’histoire de deux petits marchands de pomme qui, ne sachant que compteur sur leurs doigts jusqu’à dix, se trouvaient parfois, bien qu’entre eux tout fût en commun, d’autant plus embarrassés pour régler leurs petites affaires qu’ils avaient des caractères entièrement dissemblables : l’aîné, Rammasse-Tout, « ne se sentait riche qu’en voyant toutes ses richesses réunies en un seul monceau » ; le cadet, Partageur, « craignait les accidents et n’avait de repos qu’en sachant son bien éparpillé de tous côtés ». De là des disputes acharnées. « Heureusement pour eux, ils reçurent un soir la visite de leur sœur Pinchinette, qui vivait avec la bonne fée, leur marraine », et qui en avait reçu tant d’esprit que ce fut pour elle un jeu d’in-