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jean macé

nouvelles qu’on lui apporte d’une entreprise en bonne voie ou réussie.

Pour avoir accompli son œuvre, un tel homme doit avoir une ferme volonté. Il l’a poussée jusqu’à la ténacité, d’aucuns disent parfois, dans ces instants d’humeur passagère inséparables de toute discussion entre hommes également ardents et convaincus, jusqu’à l’entêtement. Oui, il faut qu’il en soit ainsi. Sans cette volonté, forte, entière, qu’eût-il fait ? Mais à côté se trouve une raison saine. Et cet esprit passionnément épris de sa grande idée, est le premier à reconnaître, le cas échéant, qu’il a pu se tromper, adopter ensuite l’opinion combattue par lui la veille, la fortifier, la rendre effective, agissante. Ajoutez qu’il est aussi le premier à en reporter le mérite à qui de droit. Cet homme de cœur est fier de ses collaborateurs ; il est heureux de leur succès. Nul mieux que lui ne leur rend la justice qui leur est due.

Faut-il dire que Jean Macé est, en toutes choses, la simplicité ? Point d’apprêt chez lui. Rien qui sente la pose et la déclamation. Il est la nature même, sans gêne aucune, et d’autant plus captivant.

Avez-vous assisté à quelqu’une de ses conférences ? Il a couru un peu toute la France, depuis quinze ans, semant partout sa parole. En lui, le conférencier a bien contribué autant que l’écrivain, à faire la Ligue. La parole, c’est un grand moyen d’action dans notre vieux pays de Gaule ; nous som-