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AVIS AU LECTEUR

C’était dans les dernières années de l’Empire. Jean Macé sentait baisser notre France. Il comprit que, pour la relever, il fallait un grand effort collectif ; qu’il fallait régénérer notre société par la base. L’Alsace, sa terre d’adoption, le seconda avec ardeur : elle semblait pressentir le funeste lendemain et chercher à préparer la lointaine réparation des calamités prochaines.

Le mouvement se répandit de l’Alsace dans le reste de la France. L’Alsace arrachée à la mère patrie, le mouvement, loin de s’arrêter, prit une intensité nouvelle. L’indomptable espérance qui avait soutenu Gambetta dans la défense armée, la Ligue de l’Enseignement la manifesta dans son entreprise, différente par la forme, semblable par l’esprit. Deux noms ne seront jamais séparés par la reconnaissance publique, les noms de Jean Macé et de son infatigable auxiliaire, Emmanuel Vauchez. Près d’un million et demi de signatures obtenues par le pétitionnement de la Ligue attesta la grandeur sympathique de l’idée et la puissance d’organisation déployée dans sa mise en œuvre. La Ligue, en même temps qu’elle coopérait, sous toutes les