Page:Dessoye - Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement, 1883.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
jean macé

venir. « Souviens-toi de Rome ; souviens-toi du Mexique ; souviens-toi de toutes les iniquités que tu as laissées commettre en ton nom et que tu as acceptées, toi aussi, d’un cœur léger. »

La France montre ensuite à ce pauvre Jacques qu’il ne lui suffira pas de changer ses représentants ; ils seront républicains, c’est vrai, mais la belle avance si les électeurs n’ont pas fait eux-mêmes leur éducation, s’ils ne sont pas devenus des républicains. « Allons ! Jacques Bonhomme, mon ami, puisque tu te dis roi et que tu veux la République, allons ! haut la tête et la poitrine en avant ! apprends ton métier de roi et de républicain. C’est le même. Un peuple républicain est un peuple roi.

Apprends à considérer les affaires publiques comme affaires qui te regardent, comme affaires personnelles dont il est insensé de se désintéresser. Apprends la loi qui doit te régir et que tu ignores trop souvent. Apprends à la respecter d’abord, ensuite à la faire respecter. »

La leçon continue ainsi, insistant sur la nécessité de renoncer aux sauveurs, de garder le suffrage universel, « gage de relèvement » de la patrie, de ne pas rester immobile quand toutes les nations marchent, progressent, de songer enfin qu’il est pour nous « un ennemi qui n’est pas rassasié de vengeance et de butin », et qui serait plus impitoyable encore si on lui donnait prise une seconde fois.