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et la ligue de l’enseignement

échu en partage. M. Emmanuel Vauchez écrivit près de 7 000 lettres et expédia 80 000 circulaires. Le jour ne suffisait plus à un pareil labeur ; l’infatigable travailleur prenait ses nuits, ne se demandant pas quand viendrait l’heure du repos.

Il eut sa récompense : le succès du pétitionnement, annonce d’une grande réforme prochaine, du vote d’une de ces lois qui font date dans l’existence d’un peuple. Il n’en est pas de plus enviable pour les hommes de son caractère.

Le côté financier de l’entreprise, bien que fort secondaire, n’avait pas moins bien réussi. Une souscription préparatoire pour subvenir aux premiers frais avait produit plus de quatre mille francs — 4 017 fr. 10. Le sou demandé à chaque signataire, avait été généralement accordé. On avait reçu ainsi 26 369 fr. 60. Comme les dépenses totales n’atteignirent que le chiffre de 18 060 fr., il y eut un boni de 12 316,60 qui fut partagé entre les cercles dans la proportion de leur participation à la souscription provisoire.

Tous les départements sans exception avaient pris part au pétitionnement. Il était venu des signatures des colonies comme Terre-Neuve et la Réunion et même des pays étrangers. Les Français établis en Suisse avaient envoyé 1 790 signatures ; ceux d’Italie, d’Égypte, d’Angleterre, de Turquie, d’Espagne, de Belgique, d’Allemagne, de Hollande, de Russie avaient donné aussi leur contingent ; le Cambodge