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jean macé

On joignit à ces deux dépôts les 350 mille signatures pour l’instruction obligatoire recueillies en 1870 par le comité de Strasbourg. « Ce pétitionnement, disait l’adresse aux députés, comprend une forte proportion d’adhésions données par nos compatriotes d’Alsace et de Lorraine. Parmi les autres, un grand nombre, par un scrupule honorable, ont refusé de signer la nouvelle pétition, en alléguant qu’ils avaient signé celle de 1870. »

Le total véritable des signatures déposées était donc de 1 267 267.

Jamais pétition n’avait obtenu pareil succès dans notre pays.

Est-il besoin de dire que l’Assemblée n’entendit jamais le rapport sur ces pétitions ? La majorité cléricale laissa ce formidable témoignage des vœux de la nation dans les greniers de la questure où vraisemblablement il est encore. Mais l’effet moral était produit. La question de la réforme de l’enseignement au triple point de vue de l’obligation, de la gratuité et de la laïcité, était mûre désormais. Elle était passée au rang de celles dont la solution s’impose.

Pour réunir en sept mois ce chiffre colossal de près d’un million de signatures, il avait fallu, on le pense bien, accomplir partout des prodiges de zèle et d’activité. Mais c’est surtout au secrétaire du cercle parisien, entre les mains duquel se concentrait toute la propagande, qu’un travail inouï était