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et la ligue de l’enseignement

voulu dire ou que l’Église s’était bien amendée.

Après ce premier dépôt de signatures, le pétitionnement continua. Dans une circulaire du 1er juillet, M. Vauchez disait avec raison que le résultat obtenu devait redoubler les courages. « Il faut absolument que nous dépassions le million de signatures. » De nouvelles listes furent lancées.

La commission de l’Assemblée venait de déposer son rapport. Le projet de loi sorti de ses délibérations portait « obligation morale » pour le père de famille de faire instruire son enfant. Obligation morale, ces deux mots, dans un texte de loi, étaient un pur chef-d’œuvre. Et si le père de famille ne s’y conformait pas à cette obligation morale, qui l’y contraindrait ? La belle obligation !

Le 11 novembre avait lieu la rentrée de l’Assemblée. M. Vauchez demanda que toutes les pétitions lui fussent renvoyées pour le 15. Le 6 janvier 1873, il en fit le dépôt à l’Assemblée. Soixante-neuf-mille cinq cent six adhésions venaient s’ajouter aux précédentes. Cela portait le total des signatures recueillies à 917 267, se décomposant ainsi :

1er Dépôt 2e Dépôt Totaux
Pour l’instruction obligatoire seulement
116 105 3 146 119 251
Pour l’instruction obligatoire et gratuite
383 391 26 730 410 121
Pour l’instruction obligatoire, gratuite et laïque
348 265 39 630 387 895
Ensemble
847 761 69 506 917 267