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et la ligue de l’enseignement

dissant. Aux feuilles de pétitions du cercle parisien venaient s’ajouter les feuilles adressées sous forme de supplément par les journaux à leurs abonnés. Le Temps réclamait l’instruction obligatoire seulement ; la Ligue la demandait obligatoire et gratuite ; le Siècle et nombre de journaux avec lui, était pour la triple formule, obligation, gratuité, laïcité, qui ne tarda même pas à devenir la formule générale du pétitionnement. Ce fut le plus clair résultat de la campagne cléricale.

Le 1er février 1872, on commença à s’occuper de la rentrée des feuilles. La discussion de la loi à l’Assemblée paraissait proche, il importait que le dépôt des pétitions eût lieu auparavant. La clôture du pétitionnement fut fixée au 31 mars. Dès le 10 mars, sur vingt mille feuilles expédiées par le cercle parisien, cinq mille environ étaient revenues portant un total de plus de trois cent mille signatures. Mais à la fin de mars, on vit que la discussion de la loi viendrait moins tôt qu’on n’avait cru ; on remit en circulation de nouvelles listes. La clôture fut reportée au 25 mai. Un appel énergique adressé par M. Vauchez, dans une lettre datée du 15 avril, aux correspondants du cercle et que reproduisirent les journaux, stimula le zèle de tous pour les derniers jours qu’on avait devant soi. Ce temps fut bien employé. Quand le comité du cercle parisien décida de procéder à un premier dépôt des pétitions à l’Assemblée, on avait recueilli plus de huit cent mille signatures.