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père de famille de choisir tel mode d’éducation qu’il désirait pour son fils, revendiqué dans la pétition, n’était nullement mis en question par la Ligue, que ce droit était respecté par tous ; que le seul droit refusé au père de famille était le droit de ne faire donner aucune instruction à son enfant, et qu’en définitive c’est à la revendication de ce droit que tendait, à travers la perfidie calculée des phrases, la pétition des évêques.

Le dépôt par M. Jules Simon, alors ministre de l’instruction publique, d’un projet de loi sur l’instruction obligatoire et la nomination de la commission chargée de l’examen de ce projet (4 et 5 dé-


    mande à l’Assemblée nationale de décréter l’instruction obligatoire, gratuite et laïque.

    Les soussignés protestent contre cette formule, qui outrage à la fois la liberté et la dignité des pères de famille.

    Ils demandent à l’Assemblée nationale de maintenir en principe, de proclamer à nouveau les caractères de l’enseignement chez un peuple civilisé, et de dire en chaque disposition de la loi projetée, que cet enseignement sera religieux, libre et gratuit pour les pauvres.

    Que la liberté soit laissée aux fils de famille de choisir, conformément à leurs croyances et à leurs principes, le mode d’éducation qu’ils entendent faire prévaloir ; que dans chaque commune ils aient à décider souverainement entre l’instruction laïque et l’instruction congréganiste ; que, dans les communes où les écoles sont multiples, les subventions officielles soient proportionnelles au nombre d’élèves pour chaque école, et les vœux seront pleinement remplis.

    Nous sommes avec respect, messieurs les députés, vos très humbles et obéissants serviteurs.