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jean macé

Tous les esprits vraiment libéraux sont d’accord pour penser que le père de famille a le devoir d’envoyer son enfant à l’école, et que l’État a le droit d’intervenir afin d’assurer l’exécution de ce devoir social.

La Ligue de l’Enseignement demande donc, pour les enfants des deux sexes, l’obligation de l’enseignement primaire.

Elle inscrit, en deuxième ligne, sur son programme la gratuité de cet enseignement.

Quelques dissidences d’opinion existent à l’endroit de l’application de ce principe. Il en est qui revendiquent la gratuité absolue : d’autres ne la veulent que pour ceux qui ne sont pas en état de payer l’écolage. Dans l’intérêt de la grande cause qu’elle défend, la Ligue de l’Enseignement les conjure d’oublier les divergences de détail, pour ne se souvenir que du principe commun dont le triomphe exige la coalition désintéressée de tous les dévouements.

Le but de nos efforts est donc d’obtenir des pouvoirs publics le développement général de l’enseignement primaire : le moyen, la voie légale, est le pétitionnement. Des milliers de circulaires et de listes de pétition, sont par nos soins, distribuées dans toute la France. Faut-il ajouter que nous convions à cette manifestation nationale tous les citoyens dévoués au progrès de l’instruction, sans distinction de parti ni de rang ? Quand il s’agit du premier intérêt de la patrie, des hommes, divisés ailleurs sur