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mençait à recourir à lui, à solliciter son concours. En novembre 1869, 1 107 fr. 35 avaient été répartis sur dix-huit localités, situées dans treize départements. Le total des sommes recueillies s’élevait à 5 411 fr. 45. C’était encore bien modeste, mais il y avait un progrès. Il alla en s’accentuant. La presse libérale y contribua largement. Par elle, l’œuvre du cercle était remise, en quelques lignes, presque chaque jour sous les yeux du public, en même temps qu’étaient sollicitées de nouvelles adhésions. Au début, on avait dit à Vauchez : vous trouverez de l’argent, mais vous n’aurez pas de demandes ; bientôt il put dire à son tour : j’ai trouvé un peu d’argent, mais j’ai beaucoup de demandes.

Mais déjà une nouvelle tâche venait s’imposer à son activité. Au mois de mars 1870, un comité se constitua à Strasbourg pour déterminer dans le pays un mouvement d’opinion en faveur de l’instruction obligatoire. Le gouvernement venait de proposer de décréter la gratuité de l’instruction primaire ; M. Jules Simon demandait qu’on ajoutât à la gratuité l’obligation. Il s’agissait d’appuyer cette proposition d’une formidable manifestation de l’esprit public. Le comité strasbourgeois lança des listes de pétition. M. Jules Simon, M. Duruy donnèrent leur adhésion. Le concours de la Ligue était certain. Le mouvement eut dès les premiers jours une ardeur extrême. Le 20 avril, cent mille adhésions étaient parvenues au comité de Strasbourg. M. Vauchez con-