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et la ligue de l’enseignement

appelle louveteaux ou louvetonnes, suivant qu’ils appartiennent à l’un ou à l’autre sexe.

Restons donc, mes frères, attachés à nos anciennes traditions qui sont la foi de l’Église catholique ; que tous les vrais fidèles, unis par la charité, demeurent soumis aux pasteurs qui les gouvernent[1]. »

Cela n’est pas plus bête assurément que tant d’autres discours ou pamphlets cléricaux que nous avons lus depuis 1869 ; mais c’est un remarquable échantillon de la mauvaise foi qu’apportaient à la combattre dès ses débuts les ennemis de la Ligue et de la violence de leur langage. Traiter, par exemple, de livres impies les ouvrages de Jean Macé, la Bouchée de pain, l’Arithmétique du grand-papa, le Théâtre ou les Contes du Petit-Château, c’était profondément inepte. Quant au reste du sermon, l’histoire de la Ligue a dit ce qu’il en fallait penser.

Je ne sais quel résultat ce discours produisit à Joinville. À Paris, la presse s’en empara comme elle avait fait de la lettre Nicolas ; ce fut une occasion nouvelle de montrer l’excellence même et la modération de l’œuvre de la Ligue à côté de la perfidie et de la violence de ses ennemis.

En dépit de toutes ces attaques, le cercle parisien suivait la ligne que son fondateur avait tracée. Les relations s’étendaient ; des départements, on com-

  1. Le Temps du 1er septembre 1869.