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compta dans son sein des citoyens plus énergiques et plus dévoués : l’ennemi se dévoilant si nettement, l’utilité de la Ligue, sa nécessité s’en affirma davantage.

Les journaux parlaient encore de la lettre Nicolas, quand un second incident survint.

La Haute-Marne avait été particulièrement favorisée dans la distribution des subsides du cercle parisien. Trois de ses instituteurs avaient reçu des sommes de 50 et de 100 francs pour les récompenser du zèle dépensé par eux dans des cours d’adultes. À une institutrice de Joinville, mademoiselle Clémence Mugnerot, le comité avait donné un ouvrage richement relié ; il lui avait en outre adressé une lettre de félicitations pour le cours d’adultes qu’elle faisait aux femmes depuis plusieurs années. Lorsqu’eut lieu la distribution des prix aux élèves du pensionnat de mademoiselle Mugnerot, l’un des vice-présidents du cercle, M. Flammarion, vint de Paris pour présider la solennité. C’en était assez évidemment pour que le curé de Joinville partit en guerre contre mademoiselle Mugnerot et la Ligue. La distribution des prix avait lieu le 21 août ; le lendemain, le curé montait en chaire et prononçait le petit sermon que voici :

« Mes chers frères,

Si j’avais dû continuer le cours de nos instructions, je vous aurais parlé du péché mortel, mais j’ai à vous entretenir d’un sujet plus important. Quoique