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jean macé

vinrent, en appelant l’attention, augmenter encore cette publicité.

Vers le milieu d’août, M. Vauchez reçut une lettre d’une violence singulière où se lisaient à l’adresse de la Ligue, des aménités de ce genre-ci :

« Elle n’est à nos yeux comme aux vôtres qu’un moyen de répandre les ténèbres de la franc-maçonnerie… Cela seul vous condamne.

Vous croyez naïvement enrégimenter dans votre secte antireligieuse et antisociale certains instituteurs. Sachez-le, les campagnes vous résisteront ; vous y êtes connus, et si vous faites des adeptes, ce ne sera que parmi les sots, les plus sots, les plus tarés.

L’Université vous repousse comme des aides dangereux, comme des amis funestes, de vrais Judas dans l’apostolat de l’enseignement… Un mur d’airain existe entre vous et les honnêtes gens. »

Cela était daté de Metz, 10 août 1869, et signé : Nicolas, professeur d’histoire.

M. Vauchez communiqua immédiatement cette lettre aux journaux. À vrai dire, il ne pouvait rien lui arriver de plus heureux. La lettre Nicolas eut un premier résultat immédiat. Le jour même où elle paraissait dans un journal de Paris, un inconnu se présentait chez M. Vauchez et lui remettait onze cents francs pour la Ligue. La lettre fit le tour de la