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jean macé

encore aujourd’hui, et on se mit au travail. La demande d’autorisation fut ballottée entre les ministères de l’intérieur et de l’instruction publique et la préfecture de police. On n’en a plus entendu parler.

De ce jour, la propagande allait devenir plus active. Deux circulaires, deux appels au public furent immédiatement lancés. L’un signalait l’infériorité de notre pays, en matière d’instruction, comparé aux pays étrangers : « sur l’échelle de l’instruction, la France n’occupe que le douzième rang ; elle vient après les États-Unis, la Suisse, la Suède, la Prusse, la Hollande, la Bavière, le Wurtemberg, etc., et ne laisse derrière elle que les pays du midi de l’Europe et la Russie. » L’autre insistait sur l’œuvre du cercle parisien ; c’était le manifeste du cercle.

« Une société s’est créée à Paris, sous le titre de cercle parisien de la Ligue l’Enseignement, dans le but de propager l’instruction. C’est principalement aux populations rurales qu’elle s’adresse. Elle provoque et encourage l’initiative individuelle pour la fondation d’écoles, de cours gratuits, de conférences publiques, de bibliothèques populaires ; elle ne s’occupe que de répandre les notions les plus élémentaires et les plus générales, et s’interdit d’entrer dans les discussions politiques ou religieuses…

Respectant la volonté librement exprimée d’un groupe fondateur quelconque, le cercle parisien offre son concours désintéressé ; il aspire à mettre en