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jean macé

quelle part énorme lui revient dans le succès de la Ligue, dans son triomphe. Ce sera l’occasion de mettre en relief toute la noblesse de son caractère, son dévouement sans bornes, sa modestie, son désintéressement.

Seul, en 1867, inconnu, mais plein de confiance, il se mit à l’œuvre. Le programme arrêté, il fallait réunir des adhérents. Vauchez s’adressa à ses amis ; il groupa un à un tout ce qu’il trouva autour de lui d’esprits libéraux, et un premier noyau ainsi formé, institua une commission provisoire dont M. Flammarion, le savant et populaire astronome, accepta la présidence. Dans son rapport du 15 novembre 1867, Jean Macé annonçait que le nouveau groupe comptait déjà 117 membres, ayant souscrit une somme annuelle de 449 fr. 50.

La première tentative pour l’exécution du programme ne fut pas heureuse. On offrit au maire d’une commune du Jura un concours pécuniaire pour aider à l’établissement d’une bibliothèque et d’un cours d’adultes et faire admettre gratuitement les enfants pauvres à l’école. Le maire ne répondit pas. C’était là un échec qu’on devait s’attendre à subir un jour ou l’autre ; on ne se découragea pas.

Le 26 janvier 1868, le chiffre des membres s’était élevé à 138, celui des sommes souscrites à 532 fr. 50. Cent francs avaient été donnés à un instituteur de la Haute-Marne qui, quoique chargé de famille, avait organisé, à ses frais, des cours d’adultes ; par deux