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et la ligue de l’enseignement

hésiter à la position commerciale qu’il occupait. Avec une remarquable intelligence des besoins de la Ligue, il assigna comme action au nouveau cercle la propagande dans les départements. À se confiner dans Paris, qu’eût-il fait de particulier ? Les moyens d’instruction n’y manquaient pas. Il n’eût réussi qu’à créer une société semblable à tant d’autres qui existaient déjà, utile sans doute, mais risquant fort de végéter, pauvre et obscure, sans chances probables d’influence sérieuse et d’utilité générale. Il avait mieux a tenter : aller dans les départements, partout où une initiative attendait qu’on la stimulât, donner l’impulsion, l’encouragement, l’assistance qui faisaient défaut ; puis servir aux différents cercles d’intermédiaire entre eux et les libraires parisiens, être leur agent d’affaires à Paris.

La tache était lourde ; on se heurterait à des difficultés sans nombre, provenant de l’inertie des uns autant que de la résistance des autres ; le succès serait lent à venir. Il fallait, pour mener l’œuvre à bien, un homme d’une trempe singulière, inaccessible à la fatigue et au découragement, travailleur obstiné, profondément convaincu, ne se laissant distraire par quoi que ce soit du labeur qu’il s’imposait. Tel était précisément M. Emmanuel Vauchez.

Je tiens a saluer ici, à son entrée dans le champ d’action de la Ligue, avec toute la sympathie et le respect qui lui sont dus, le principal des collaborateurs de Macé. On verra, par la suite de ce récit,