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jean macé


    terre, en Irlande, en Hollande, dans le duché de Luxembourg, en Espagne, en Italie, en Autriche (Trente, Agram, Prague), en Danemark, en Égypte. Jean Macé a consacré son Bulletin du 15 juillet 1870 à la relation des efforts tentés par l’initiative privée dans ces différents pays et donne plus d’un renseignement intéressant. La National Education League des Anglais poursuivait l’établissement par une loi d’un système qui assurât le bienfait de l’éducation à tous les enfants du pays « en dehors de tout esprit de secte religieuse ». Elle organisa des comités locaux, tint des meetings, publia des brochures ; dans les seuls mois de janvier et février 1870, elle recueillit 285 864 francs de souscriptions. La Ligue irlandaise avait pour but de maintenir et développer le système d’écoles existant dans le pays, conformément au principe non sectaire (Unsectarian). La Ligue luxembourgeoise se modelait sur la Ligue française : elle avait pour but et pour moyen la stimulation de l’initiative individuelle. À Trente, la Ligue formée le 19 mars 1869, en présence de Jean Macé, se consacrait à l’œuvre des bibliothèques populaires ; à Agram, on donnait des conférences et elles étaient assez suivies pour qu’on pût tirer de ce succès un favorable augure pour la fondation de la Ligue croate ; l’Association allemande pour la propagation des connaissances utiles en Bohème fondait des bibliothèques, publiait même des livres, organisait des conférences. Dans le Danemark, de nombreux cercles ouvriers distribuaient un enseignement complémentaire de l’enseignement donné à l’école, dont la fréquentation était d’ailleurs obligatoire. La Ligue italienne suivait une marche analogue à celle de la Ligue française. Jean Macé avait pris part à l’organisation de la Ligue trentine et de la Ligue italienne. La création de la Ligue égyptienne lui appartient tout entière. Il l’entreprit pendant un voyage fait à l’occasion de l’inauguration du canal de Suez. Des deux adhérents que la Ligue française comptait en Égypte, au 1er novembre 1867, l’un était Nubar-Pacha, président du Conseil des ministres du vice-roi. Par son entremise, Jean Macé avait reçu 500 exemplaires d’un ouvrage de M. Charles Edmond, l’Égypte à l’Exposition universelle, qu’il avait distribués aux bibliothèques populaires de France, de Belgique et d’Italie. C’était là un commencement de relations dont on pouvait tirer