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arrivée au comte d’Artois ; puis les plaisirs et les occupations du seigneur dans ses terres ; sa visite à la ferme, le tir à l’arbalète, la partie de whist un jour d’été, et l’épilogue du vrai bonheur, en famille et loin du tracas des villes[1].

Ces belles compositions sont peut-être supérieures encore à celles de la première série par l’inattendu et la nouveauté des scènes, des attitudes, et le charme pénétrant de quelques-unes d’entre elles, et c’est du reste l’impression que produisent tous les sujets contemporains que Moreau a traités dans cette heureuse période du complet épanouissement de son talent. Nous avons vu plusieurs de ces beaux dessins, admirablement modelés avec cette seule couleur du bistre, et nous sommes resté étonné du parti que cet artiste de talent a su tirer de cette teinte. Une grande sûreté dans l’exécution, jointe à un goût parfait de l’ajustement et à une remarquable entente de l’effet, les caractérise. De plus, la gravure en avait été confiée à d’excellents artistes, et la réunion de leurs différents travaux a formé, de cette suite d’estampes, le plus beau livre illustré du dix-huitième siècle. MM. de Goncourt l’ont parfaitement apprécié quand ils ont dit : « Il n’y a pas à admirer seulement dans ces planches le dessinateur, le spirituel arrangeur de scènes, le peintre ingénieux de société ; Moreau a encore un talent, un génie rare et qui lui est absolument personnel : il est exact,

  1. Chaque série de 12 estampes du Monument du costume coûtait 48 livres et se vendait chez Moreau.