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possession de son talent ; sa composition ne sera jamais plus savante ni son dessin plus précis que dans ces ravissantes figures où il faut remarquer les corps charmants d’Artéhuse, de Nyctimène et de Sémeléy et le groupe d’Acis et de Galatée, dont le dessin à l’encre de Chine est une des gracieuses choses qu’il ait faites. C’est encore de son début ces beaux fleurons de l’Abrégé chronologique de l’Histoire de France, du président Hénault, dont les gravures sont datées de 1765-67, et les charrnantes pièces des Grâces (1768), qui justifient le titre de l’ouvrage qu’elles décorent, bien que Renouard ait dit que « cette édition et ses images sont un triste monument élevé aux Grâces, car un volume portant ce titre devrait être tout chef d’œuvre.» À cette même année appartiennent aussi les quelques pièces qu’il donne pour le Voyage en Sibérie, de l’abbé d’Auteroche, les eaux-fortes d’après des peintures de J. Vernet et les groupes tirés de ses Ports de Mer.

En 1770, à l’âge de vingt-neuf ans, il avait été, sur la présentation de Cochin, qu’il remplaçait, et à sa demande, nommé dessinateur des menus-plaisirs et chargé comme tel de dessiner et de graver les fêtes de la cour, et c’est en cette qualité qu’il exécute les dessins des fêtes données à l’occasion du mariage de Marie-Antoinette avec le Dauphin. C’était la même facilité que chez Cochin, le même esprit d’invention et d’arrangement, mais avec plus de jeunesse, de légèreté demain et peut-être d’observation.