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ployée et fait l’admiration des artistes. Au moyen de cet arrangement, j’ai une aimable compagnie sans sortir ; et l’abbé, qui a toujours sa petite cellule, se trouve une partie de la semaine réuni à ses amis ; et moi, je les possède tous, ce qui adoucit les peines que j’ai eues de la perte que j’ai faite et les ennuis de ma situation physique[1]. » Plus tard, (en 1783) il écrit encore à Desfriches : « Ne viendrez-vous pas voir le Salon cet été ? Mme Lecomte espère, si vous venez à Paris, que vous la viendrez voir à son moulin. »

Pour revenir aux travaux de Watelet pour les livres. Voltaire, qui se loue dans sa correspondance de la générosité avec laquelle il encouragea la souscription aux ɶuvres de Corneille, qu’il avait ouverte au profit de la petite-nièce du poëte, ajoute que, non-seulement il prit cinq exemplaires, mais qu’il voulut lui-même en fournir et en graver le frontispice. Toutefois c’est encore le peintre Pierre qui a dessiné ce génie de la gloire qui entoure d’une guirlande de fleurs le buste de Corneille. Huber, le traducteur de Gessner, qui se rappelle avec émotion, dans son Dictionnaire des curieux, le gracieux accueil qu’il avait reçu au Moulin-Joli, ajoute ceci : « Grâce à l’amitié dont m’a toujours honoré M. Watelet, je n’ai pas eu de peine à l’engager d’orner ma traduction des Idylles, imprimée à Lyon, chez Bruyset, d’un frontispice

  1. Cette lettre est extraite de l’Histoire des amateurs français et de leurs relations avec les artistes, par Dumesnil, Paris, 1858.