lendemain, voient aussi dans un horizon plus lointain, la fin de notre servage.
Mais les derniers comme les premiers, tous les colons enfin, se sentent au sein d’une atmosphère politique et sous la pression d’idées qui doivent immédiatement déterminer une crise dans nos institutions. Notre régime colonial lui-même doit subir une transformation immense, par les institutions électives qui s’infiltrent parmi nous et qui semblent s’emparer de nous, plutôt que se laisser conquérir.
L’argument de ceux qui n’en ont pas d’autres, contre l’introduction des institutions libres dans le Canada, est que notre population n’est pas prête, par son éducation politique, à user sagement et utilement de ces institutions.
Sans attacher aucune valeur à cet argument, tous les bons citoyens doivent avoir à cœur de le ruiner dans ce qu’il peut avoir de spécieux. Or le meilleur moyen d’y parvenir est de répandre partout des notions précises, claires et détaillées sur notre état politique, comparé à celui du peuple le plus éclairé en fait de gouvernement.
C’est ainsi qu’on peut préparer le peuple à passer, sans secousse, au nouvel état de choses, qui se fait pressentir, par des signes non équivoques, dans la tendance générale des esprits chez les hommes publics de tous les partis.
Que ceux qui savent lire, méditent donc attentivement chacune de ces lectures et qu’ils les lisent à ceux qui n’ont pas l’avantage de pouvoir le faire par eux-mêmes.
Pour notre part, nous sommes glorieux de pouvoir prêter un faible concours à une œuvre qui est si grosse d’heureux résultats pour le pays, si elle est répandue et étudiée.