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Son influence sur les chambres est donc à peu près nulle.

Le roi d’Angleterre nomme directement tous les fonctionnaires publics, et ils sont, pour la plupart, nommés sous son bon plaisir.

Le président des États-Unis ne fait que proposer les fonctionnaires publics à la nomination du sénat, et il n’a que dans un petit nombre de cas, le droit de les priver de leurs charges.

La personne du roi d’Angleterre est inviolable.

Le président des États-Unis est responsable de tous ses actes ; la Chambre des représentants a le droit de le mettre en accusation devant le sénat, et il est personnellement justiciable des tribunaux.

Le roi d’Angleterre est donc l’égal de la législature, dans un certain sens, au moins ; car en théorie, et dans tout ce qui n’est que de forme, il a l’air d’être le souverain maître ; à lui toute suprématie, à lui tout honneur, et il a le droit de dire « mes lords, mes communes, mes sujets, » ce qui constitue bien une supériorité admise et acceptée.

Le président des États-Unis, au contraire, est placé dans la dépendance des chambres, puisqu’il leur est directement responsable, et il est, à proprement parler, l’agent du pouvoir législatif ; rien de plus.

— « Mais, » disait l’illustre membre auquel j’ai fait allusion « mais les ministres Américains ne résignent pas quand le congrès n’a pas confiance en eux : ils peuvent demeurer en office n’importe leurs actes : ils sont donc moins responsables que les nôtres : nous avons donc le gouvernement responsable dans un plus grand degré de vérité ou de perfection qu’on ne l’a aux États-Unis. »

Profonde et admirable sagacité devant laquelle je m’incline ! !

Voilà donc un homme qui, à la grâce de sa lancette, est tombé législateur ; qui est censé, par le fait de sa position, pouvoir comprendre un système politique : un homme qui a bien le soin de nous apprendre qu’il a passé plusieurs années en exil aux États-Unis, ce qui l’a mis à même d’étudier leurs institutions ; voilà donc cet homme qui parle des actes des ministres Américains dans leurs rapports avec le congrès ! ! ! ! de la confiance du congrès dans les minis-