dernier naturel qu’ils attachent une certaine importance à tout ce vain imbroglio, quand ils nous voient l’accepter de si grand cœur ; quand ils nous voient le regarder comme chose très positive, très sérieuse, très importante, très vénérable !
Ce n’est pas au charlatan qui débite des absurdités qu’il faut faire des reproches, c’est à ceux qui les écoutent et les admirent.
Mais quand ces sermons sur la loyauté viennent de nos propres compatriotes, des ministres de notre choix ; quand ils nous invitent instamment à demeurer fidèles à notre souveraine ; à remplir de prétendus devoirs qu’ils savent mieux que personne n’être qu’une pure affaire de convention ; quand ils maltraitent, sous le prétexte qu’ils manquent de loyauté, des citoyens qui expriment une simple opinion sur la situation politique, qui divulguent des vérités ignorées de la masse du peuple, il est vrai, mais qui n’en existeraient pas moins si on ne les eût pas dites ; quand enfin ils se font les instruments du despotisme, le paravent derrière lequel la tyrannie se cache, alors, Messieurs, cela s’appelle, il n’y a pas de milieu, de la dégradation ou de l’imbécillité !
J’espère avoir demain, Messieurs, l’honneur de vous présenter quelques considérations importantes sur l’état politique et industriel des États-Unis.
TROISIÈME LECTURE.
Messieurs de l’Institut,
Depuis que l’on a commencé d’agiter, dans ce pays, la question de l’annexion, vous avez vu d’abord tous les journaux soldés, ensuite ceux dont la raison est le plus souvent obscurcie par de mauvais préjugés nationaux, criailler à qui mieux mieux contre les États-Unis, contre leurs institutions, contre leur gouvernement. Les uns ont nié la supériorité des institutions Américaines sur notre gouvernement responsable ;