Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

New-York sur les lacs, du Vermont, de l’Iowa, de Wisconsin, du Michigan et probablement du Missouri, car pour ce dernier état, le voyage d’Europe par le St. Laurent serait de mille lieues plus court que par le Mississippi.

Les états du Missouri et d’Illinois communiquent aujourd’hui avec le lac Michigan par le canal de l’Illinois et du Michigan : l’Indiana communique depuis dix-sept ans avec le lac Érié par le canal du Wabash et de l’Érié : le Kentucky et l’Ohio communiquent aussi avec le lac Érié depuis plus de vingt ans par le canal de l’Ohio et de l’Érié qui relie Portsmouth avec Cleveland. Les produits de cette immense étendue de pays riches et fertiles viennent à Buffalo où, au moyen de la vapeur, ils ne seraient qu’à six jours de marche de l’Océan si le St. Laurent leur était ouvert ; mais comme tel n’est pas le cas, ils rentrent dans les terres par le canal de l’Érié et mettent trente jours à se rendre à New-York.

Eh bien, Messieurs, pourrait-on me taxer d’exagération, si j’affirmais que le transit énorme occasionné sur le St. Laurent par les exportations et les importations de tous ces états, eût décuplé les affaires, et considérablement augmenté la valeur de nos propriétés et de nos produits !

Le commerce extérieur actuel de tous ces états représente une valeur de $150,000,000, et s’il continue d’augmenter dans la même proportion que par le passé, ce qui est hors de doute, il vaudra $300,000,000 avant dix ans.

N’est-il pas à peu près certain que si les Canadiens eussent mieux compris leurs intérêts en 1812, le St. Laurent au lieu de compter par dizaines les bateaux à vapeur qui le sillonnent aujourd’hui, les compterait, comme le Mississippi et l’Ohio, par centaines ?

N’est-il pas au moins très probable que le littoral des lacs et du St. Laurent compterait vingt villes au lieu de cinq : que Montréal et Québec, étant nécessairement devenus d’immenses entrepôts d’emmagasinage, seraient pour le Nord ce que la Nouvelle Orléans est pour le Sud : que leur population serait double et leur richesse triple ou quadruple de ce qu’elles sont ?

Je ne fais qu’esquisser ici bien imparfaitement les incalculables résultats qu’aurait produits au Canada son adjonction aux États-Unis en 1815. Je m’étendrai d’avantage