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SECONDE LECTURE.


Il faut le reconnaître et le dire avec franchise ; il n’y a point de gouvernement constitué présentement sur la surface du globe qui offre autant de garanties, d’ordre et de stabilité que le gouvernement Américain. Pourquoi ? Parce que le but auquel visent toutes les sociétés Européennes, ce gouvernement l’a atteint ; le problème qu’elles discutent, il l’a résolu ; l’abîme au bord duquel elles s’inclinent, il l’a heureusement franchi ; les ténèbres dans lesquelles elles marchent, il les a pleinement dissipées. L’ancien monde enfin est encore une énigme dont le nouveau monde est le mot.
Gaillardet. 1845.


Messieurs de l’Institut,

Mesdames et Messieurs.


Dans un premier entretien, je m’étais renfermé dans des considérations générales sur le droit naturel ; les effets de la civilisation moderne ; l’essence du gouvernement responsable. J’avais indiqué ses résultats réels ; j’avais prouvé que les hommes les plus éminents de l’Angleterre l’envisageaient comme une duperie, une absurdité dans la pratique, une impudente farce administrative ! J’avais mis en regard les vues larges et libérales des principaux hommes d’état de l’Angleterre relativement à l’émancipation du pays, et les conceptions étroites et bornées des ministres coloniaux sur leurs propres attributions, l’étendue de leurs pouvoirs, leurs devoirs généraux, nos droits collectifs et individuels, notre état d’infériorité relative, nos désirs nos besoins, notre avenir. Enfin i’avais combattu les hommes du statu-quo, les partisans de l’immobilité intellectuelle et sociale, et j’avais indiqué les tendances réactionnaires de ce parti qui s’est déclaré content et satisfait du moment que ses principaux meneurs sont arrivés au pouvoir, et pour qui cet évènement répond de soi à tous les besoins du pays.

J’avais cru devoir m’étendre sur ces différents sujets parce