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nisateurs du système actuel, qui de l’aveu même de tous les journaux ministériels actuels, avait-été conçu dans le but de nous écraser !

— « On n’y a pas réussi, » chantent-ils en chœur au moindre signe…

— Eh bien, cela serait-il vrai, vous admettez toujours que l’intention était telle ! serait-il résulté du bien du gouvernement responsable, — ce que je nie absolument, il est donc certain que l’Angleterre ne nous l’a donné qu’avec l’intention qu’il nous fût fatal !

Cette nationalité Canadienne à laquelle vous vous cramponnez hypocritement, après l’avoir lâchement reniée, n’a donc aucune garantie de sécurité avec l’Angleterre !

D’ailleurs, quelle réponse avez-vous invariablement faite à ceux qui ont proposé de demander le rappel de l’Union ? Que l’Angleterre n’y consentirait pas !  ! Elle veut donc maintenir à tout prix une combinaison qu’elle a inventée, dites-vous, pour noyer la population Canadienne française ! De votre propre aveu, l’Angleterre nous est donc hostile ! De votre propre aveu, notre nationalité court donc avec l’Angleterre les plus grands risques ! ! Et personne ne peut nier qu’avec les institutions qu’elle nous a données, nous ne soyons à sa merci.

Avec les États-Unis, au contraire, nous avons, dans les institutions mêmes, toutes les garanties nécessaires. Personne n’aura le droit ni le pouvoir de s’immiscer dans nos affaires locales ; nous serons les maîtres absolus de notre organisation intérieure : nous ferons notre constitution, nous réglerons notre administration locale sans l’intervention d’aucun pouvoir politique extérieur, serait-ce même le gouvernement fédéral. Les lois exceptionnelles sont chose impossible avec les institutions Américaines ; sous le régime colonial, elles sont le fonds du système ! !

Le seul pouvoir au monde dont nous serons justiciables, sera la cour suprême des États-Unis ; tribunal sans égal dans le monde par l’importance de ses attributions, et dans lequel nous sommes assurés de trouver toutes les lumières, toute l’indépendance du pouvoir, toute l’impartialité que l’on peut désirer chez ses juges.