sultat satisfaisant ni honorable ; qui fomente l’incertitude dans les esprits, qui exploite la faiblesse des caractères, qui aggrave ce défaut de consistance, d’énergie, de persévérance qui nullifie, démoralise les individus, et déshonore le pouvoir ! » (Guizot.)
Est-il possible de croire que trente membres libéraux du Bas-Canada sur l’indépendance et les lumières desquels nous comptions il y a trois ans, aient tous vu, dans les mesures ministérielles, des tendances démocratiques ?
Est-il possible de croire que l’extension indéfinie du patronage, la restriction des droits et privilèges de la Chambre, le maintien de la qualification électorale, le refus de l’application du principe électif au conseil législatif, le refus de l’initiative aux membres de l’Assemblée, l’opposition décidée à la réduction des salaires, aient paru à chacun de ces trente mandataires autant de témoignages de libéralisme donnés par les hommes au pouvoir ?
Je vous le demande, Messieurs, cela est-il croyable ?
Non sans doute ; et il est évident que ces trente hommes qui sont presque tous éclairés, et qui, jusqu’à 1848, ont toujours demandé la contre partie des mesures qu’ils ont votées depuis, ont du faire violence à leurs convictions intimes, ont du rester sourds aux appels de leur conscience, pour se mettre aussi formellement en contradiction avec eux-mêmes, pour renier ainsi leur passé !
Nous ne voulons pas d’une éducation politique venant d’une telle source !
Ces trente hommes qui paraissent tenir si fort à prolonger, à perpétuer peut-être la domination étrangère sur leur pays, l’histoire leur réserve une mention flétrissante.
Elle leur assignera une place d’opprobre ! Elle les mettra à côté, et probablement au-dessous des membres de ce parlement Irlandais qui a consenti à l’Union législative de l’Irlande et de l’Angleterre ! Car les membres Irlandais avaient au moins pour prétextes le voisinage immédiat, les relations de commerce, d’anciennes habitudes, la constitution de la propriété, l’impossibilité de secouer le joug ou de changer de maître, l’influence peut-être salutaire d’un rapprochement ; l’espoir de faire entendre leur voix, de retracer les malheurs de leur patrie dans l’enceinte du grand conseil national de