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disant que le gouvernement du Canada avait à remplir des devoirs plus multipliés que ceux des différents états Américains.

« Les gouvernements des états particuliers, dit-on, ne sont pas, comme notre gouvernement provincial, chargés de l’administration des douanes ; c’est le gouvernement fédéral qui en a le fardeau. Notre administration doit donc être plus dispendieuse. »

Il est vrai, Messieurs, que nos officiers publics sont chargés de l’administration des douanes, dont ceux des états Américains sont exempts ; mais d’un autre côté, les officiers publics de la plupart des états Américains sont chargés de l’administration du système de taxes directes perçues par le gouvernement local. Or ce système exige un personnel plus considérable, impose des devoirs plus multipliés qu’un système de douanes.

Prenons pour exemple l’état de New-York. N’est-il pas évident que la perception de taxes directes sur sa population, qui excède 3,000,000 d’âmes, force les employés publics d’entrer dans beaucoup plus de détails, et leur impose des devoirs bien plus multipliés, que la perception des droits d’entrée dans un pays de 1,600,000 âmes ?

Il n’est donc pas exact de dire que l’administration de l’état de New-York soit moins difficile, moins onéreuse aux officiers publics que celle du Canada.

D’ailleurs, c’est en comparant les deux administrations dans les détails que l’on peut voir facilement de quel côté est l’avantage.


En 1849 les dépenses de notre gouvernement civil se sont montées à 
$136,000
Celles du gouvernement civil de l’état de New-York à 
40,000

Différence 
$ 96,000
Or l’état de New-York est deux fois plus peuplé et quatre fois plus riche que les deux Canadas.
L’administration de la justice nous a coûté 
$250,000
Elle a coûté à l’état de New-York 
160,000

Différence 
$ 90,000


Et pourtant, dans l’état de New-York, les émeutiers de 1849