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neur ; l’intérêt, de l’avarice. La morale des devoirs c’est toujours la vertu : la morale des intérêts, c’est très souvent le vice. Celle-là est toujours la vérité, celle-ci trop souvent le mensonge.


SIXIÈME LECTURE.



Messieurs de l’Institut,

Mesdames et Messieurs.


Il est encore une objection très spécieuse, faite journellement par les amateurs du système colonial, à laquelle je n’ai pas touché.

« Avec l’annexion, disent-ils, vous n’aurez plus le revenu des douanes ; comment donc paierez-vous l’intérêt de la dette publique, les versements acompte du capital, et les autres dépenses du gouvernement ? Vous voyez bien qu’avec votre projet, le pays marche droit aux taxes directes. »

Je vais donc, Messieurs, essayer de vous démontrer que même avec l’annexion, nous pourrons facilement pourvoir à tous nos besoins généraux, sans être obligés de recourir aux taxes sur la propriété foncière.

Je crois même pouvoir démontrer que c’est précisément sous le régime colonial que nous courons le risque d’être taxés directement ; et que l’annexion est certainement le meilleur, peut-être le seul moyen d’éviter ce surcroît de charges.

Il nous faudra sans doute payer quelque chose pour le soutien de l’éducation et pour les besoins municipaux ; mais cela se paie dès aujourd’hui, nous ne pouvons pas plus l’éviter maintenant qu’après l’annexion ; notre position ne sera donc pas pire qu’elle n’est aujourd’hui. Les charges municipales seront peut-être un peu plus fortes après l’annexion qu’aujourd’hui, mais il nous faudra toujours les augmenter, le régime colonial dût-il encore subsister dix ans ! Des cotisations municipales ne seront donc pas le résultat de l’annexion, mais celui de nos besoins, de l’insuffisance de nos travaux