terons nos articles de consommation où bon nous semblera ; la réciprocité ne nous donnera pas-cela !
Avec l’annexion, Québec devient un des premiers chantiers de l’Amérique pour la construction des vaisseaux, et soutiendra contre le Maine une compétition facile. Combien de vaisseaux neufs vendons-nous aujourd’hui à l’Angleterre, tous les ans ? Un nombre insignifiant, relativement à l’importance de notre exploitation forestière ! Combien après l’annexion en vendrons-nous aux Américains, dont la marine marchande égale déjà presque celle de l’Angleterre ? Autant qu’il nous sera possible d’en construire : la réciprocité ne nous donnera pas cela au même degré !
Avec l’annexion, l’Union des deux provinces cesse de suite ; car l’ancienne pomme de discorde, la question des douanes, sera réglée par le fait que leur revenu appartiendra au gouvernement fédéral ; dans ce cas, chaque province a plus d’intérêt à former un état séparé : la réciprocité ne nous donnera pas cela !
Avec l’annexion, l’émigration Canadienne aux États-Unis se ralentira considérablement, car nous avons encore d’immenses forêts à défricher, et si la population ne s’y porte pas, cela est du uniquement à ce que la culture de la terre n’est pas aussi profitable en ce pays qu’ailleurs. Quand le travail sera rémunéré, quand les bras trouveront de l’emploi, on n’ira pas chercher ailleurs ce qu’on sera sûr de trouver ici. Ce n’est pas quand on est riche que l’on quitte son pays, sa famille, ses amis, c’est quand on est pauvre, c’est quand on ne trouve pas chez soi ce que l’on trouve ailleurs.
De plus il est hors de doute qu’après l’annexion une forte proportion des 200,000 Canadiens émigrés aux États-Unis reviendront au pays qui, alors, leur offrirait plus de chances du succès qu’aujourd’hui, et où ils seraient sûrs de retrouver les institutions Américaines qu’ils admirent et bénissent depuis qu’ils les connaissent.
C’est la détresse générale, c’est le besoin et l’impossibilité de gagner qui les ont forcés de s’expatrier : eh bien, que cette détresse cesse, qu’ils aient l’espoir de gagner dans leur pays, même un peu moins qu’ils ne gagnent ailleurs ; que le gouvernement et les institutions absurdes qui ont appauvri le Canada disparaissent, et beaucoup d’entre eux reviendront ; et