eu aussi peu de succès dans sa tentative pour obtenir la réciprocité de commerce entre les États-Unis et le Canada. Il le regrette, parce qu’avec la réciprocité nos grains et nos bois vaudraient plus qu’ils ne valent aujourd’hui, ce qui, conséquemment procurerait des capitaux au pays. Ainsi, suivant ce savant membre, ce zélé serviteur du peuple, la réciprocité sans l’annexion produirait des capitaux dans le pays ; mais la réciprocité au moyen de l’annexion n’en produirait pas ! !
Heureux le comté qui possède un pareil représentant !
Messieurs, ces résultats du régime colonial sont-ils assez déplorables ? Le pays a-t-il vraiment un si grand intérêt à le maintenir ? N’a-t-il pas au contraire le plus pressant besoin d’en voir la fin ?
Quoi ! le régime colonial nous coûte, au point de vue gouvernemental, le double de ce que l’indépendance nous coûtera ; il nous écrase et nous nullifie au point de vue politique ; il nous appauvrit au point de vue commercial ; il ne nous offre aucune de ces garanties absolues, infaillibles, de sécurité civile, de bonne administration, d’économie publique, de libre arbitre politique, de prospérité générale, de développement moral et industriel, d’importance nationale que nous sommes sûrs de trouver au sein de la liberté Américaine, et nous allons réfléchir, discuter, hésiter pendant des années, avant de nous hasarder à penser que, pour un peuple, l’état colonial soit le pire état possible ! !
Allons-nous attacher plus d’importance à des craintes sans fondement qu’aux maux passés ; à des alarmes frivoles qu’à des convictions raisonnées ; à des possibilités éloignées qu’au fait actuel ?
Allons-nous reculer devant des dangers imaginaires pour nous entêter à tenir une position évidemment insoutenable ? Allons-nous nous laisser effrayer par des malheurs impossibles quand aujourd’hui même nous sommes, par la force des choses, placés en face de malheurs certains, inévitables, que le régime colonial ne fera qu’accroître ?
Allons-nous rétrograder devant des prévisions en l’air, des prévisions qui découlent directement des préjugés monarchiques qui dominent encore, en Canada, certaine classe et certains hommes ?
Allons-nous nous roidir contre la raison, la nature, les en-