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mais si j’ai mis les torts où ils me semblaient être, où mes citations prouvent qu’ils étaient, j’ai aussi mis le droit où il était.

Mais j’ai donné des détails sur le concile… Sont-ils vrais, oui ou non ? Si l’on ne connaît pas ces détails ici, il est que l’on ignore ce qui est connu partout ailleurs. Si l’on ne sait pas où je les ai pris, c’est qu’on lit le moins que l’on peut ; c’est que l’on n’est pas au courant de ce qui se passe ou se dit dans le monde européen. On ne sort pas d’un certain cercle d’ignorance, et puis l’on est tout surpris de ce qu’un autre ait lu des choses que l’on n’a jamais vues ! Si vous lisiez un peu, vous auriez lu ce que j’ai lu. J’ai demandé des ouvrages écrits par des prêtres. Vous n’en avez pas entendu parler, ne vous fâchez donc que contre vous-même et non pas contre moi parceque je sais où trouver les choses que vous ignorez !.

Vous ne voulez absolument pas sortir de Veuillot, de Chantrel ou de Du Lac ! Je comprends par là pourquoi vous êtes si neufs sur tant de sujets. Ces grands hypocrites de talent n’écrivent que pour vous tromper ! Pourquoi donc les suivez-vous aveuglément ? Moi aussi je les lis, mais comme j’en lis d’autres, je vois qu’ils trompent, qu’ils défigurent l’histoire au profit d’un système ; qu’ils maintiennent comme vérité catholique des principes certainement anti-évangéliques et anti-chrétiens ! Vous ne le voyez pas pour l’excellente raison que n’entendant qu’une cloche vous n’entendez qu’un son ! Pourquoi vous refusez-vous le vaste champ des connaissances humaines pour vous parquer obstinément entre les quatre murs de l’Index ? Voilà pourquoi vous resterez toujours inférieurs !

Mais il reste vrai que les petits détails que j’ai donnés sur le Concile ne constituent pas un libelle, car en montrant le faux d’un côté j’ai montré le vrai de l’autre. En montrant le vrai, j’ai prouvé ma bonne intention, et en ne citant que des faits vrais pour montrer où est la vérité, je n’ai pas fait de libelle. En appelant mon livre un libelle, V. G. montre tout simplement qu’elle ne sait pas bien ce que c’est qu’un libelle. Et il faut en vérité qu’elle le sache bien peu pour n’en pas avoir vu un bien vil, bien déshonorant pour son auteur et ceux qui l’ont encouragé et protégé, dans la « Comédie Infernale. »

Mais j’ai vilipendé l’ultramontanisme. Mille pardons, Mgr, je n’ai fait que le citer. Si je l’ai cité correctement — et je serais vraiment curieux de voir quelqu’un essayer de montrer le contraire — V. G. lui donne un bien grave soufflet en disant que je l’ai vilipendé. Si on le vilipende en citant ce qu’il dit, qu’est il donc ? V. G. a manqué d’adresse ici.

Mais j’ai parlé de ses falsifications. Si c’est là que V. G. voit un libelle, elle est dans une bien pénible erreur, car toutes les bonnes histoires ecclésiastiques, même celle de Rorhbacher écrite au point de vue ultramontain, en disent beaucoup plus que moi sur ses falsifications ! Donc point de libelle encore ici.

Enfin j’ai fait un court chapitre d’erreurs des Papes sur des points de morale. Est-ce là un libelle ? Alors, Mgr, toute l’histoire ecclésiastique est un libelle, car je n’ai pas dit la dixième partie de ce que j’y ai trouvé sur les erreurs des Papes en morale. Si V. G. ignore cela, mieux vaudrait pour elle ne pas parler de ces choses, et remettre ce soin à ceux qui les ont étudiées.

Et pourquoi en ai-je parlé, Mgr ? Parceque l’on vient nous dire arrogamment que, même dans les affaires temporelles, nous ne pouvons trouver le vrai qu’à Rome. Hérétique ou impie est celui qui dit le contraire. Il était donc à propos d’examiner si vraiment les Papes ne s’étaient jamais trompés. Et les faits que j’ai cités, Mgr sont indéniables. Et puis j’ai cité les sources où j’ai puisées. Si j’ai trompé, il est bien facile de le montrer. Mais on ne l’essaiera pas Mgr ; et je le répète : on ne me dérangera pas d’une ligne sur ces détails. Donc point de libelle encore ici.

Maintenant Mgrcomme je n’ai ab-