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trouver face à face avec un homme qui essaierait de soutenir le point de vue de V. G. je montrerais facilement au public lequel de V. G. ou de moi a dénaturé les faits relatifs à l’Institut. Si V. G. croit réellement ce qu’elle fait ici, il est parfaitement clair qu’elle n’a pas la plus légère idée de ce que c’est qu’une procédure. Au reste toute la lutte avec le pouvoir civil dans l’affaire des régîtres démontre cela surabondamment.

Il appelle la Ste. Église la curie romaine…

Cette assertion est de tout point inexacte, Mgr. Je n’ai jamais appliqué le mot curie romaine à l’Église, et encore moins le mot Église à la curie romaine. Avec un peu plus d’habitude de la polémique, V. G. ne verrait pas ainsi dans un écrit ce que personne autre qu’elle absolument n’y voit. La curie romaine n’est que l’ensemble des ministères ou congrégations où se transigent les affaires de la catholicité. Où est l’homme de bon sens qui va la confondre avec l’Église ? C’est donc une assertion purement gratuite que V. G. a faite ; comme toutes les autres, au reste, qui me concernent.

Je voue V. G. à l’exécration publique…

Ah ! pour le coup Mgr voilà qui est trop fort ! Ceci n’est pas seulement une altération de la vérité, c’est une invention complète ! Ce n’est pas une simple erreur de jugement ou de polémique, c’est un avancé qui n’est absolument fondé sur rien autre chose que le projet bien arrêté de représenter faussement mes paroles pour passionner les ignorants contre moi !

Il n’est pas plus permis à un Évêque qu’à un autre, Mgr, de supposer ainsi un fait pour noircir un homme aux yeux de ceux auxquels on défend de lire ce qu’il écrit. V. G. me donne le droit de la rappeler à la décence, et je le fais. Comment V. G. qui parle de mes fausses représentations sans en montrer une seule, ose-t-elle en faire une elle-même aussi coupable et aussi odieuse que celle là ? Comment V. G. ose t-elle m’attribuer ce qu’elle seule a fait depuis quinze ans ? Quand j’ai parlé des torts de V. G. je les ai exposés et discutés au long et avec les développements voulus pour montrer ma bonne foi ; mais pas un mot chez moi n’a jamais comporté l’odieuse intention qu’elle m’attribue sans l’ombre de prétexte.

Mais quand V. G. publiait comme Évêque cette phrase sans nom à propos d’une brochure dans laquelle je la mets encore au défi de montrer l’ombre d’une inconvenance ; Nous allons donc prier pour que ce monstre affreux du rationalisme qui vient de lever de nouveau sa tête hideuse dans l’Institut et qui cherche à répandre son venin infect dans une brochure qui répète tous les blasphèmes qui sont sortis de cette chaire de pestilence, ne puisse nuire à personne : quand V. G. dis-je, publiait comme pasteur du Diocèse cette calomnie audacieuse, n’était-ce pas là vraiment vouer un homme et une institution à l’exécration publique ? Et cela, Mgr pour subir plus tard la honte de ne pouvoir rien indiquer de répréhensible quand j’ai mis, avec la convenance voulue, V. G. au défi de le faire.

Ah ! je comprends que V. G. cherche à préjuger le public contre moi, et à passionner en sa faveur la masse ignorante sur laquelle seule elle sent d’instinct qu’elle peut retomber aujourd’hui. Elle voit le terrain manquer sous ses pieds ; elle voit l’opinion toute ébahie de ses torts graves envers ses collègues, qui forment une si terrible présomption contre elle quant au traitement qu’elle nous a infligé ; et perdant tout sang froid elle affirme des choses qui n’existent que dans son imagination ulcérée pour finir par défendre la lecture d’un livre qu’elle ne saurait réfuter ni par elle ni par d’autres !  !

Ah ! Mgr, le public n’attache pas une bien grande importance à la prohibition de V. G. La circulaire n’a fait qu’accélérer la vente d’un livre qui arrache de ceux qui le lisent l’exclamation : « C’est pénible, mais c’est vrai ! » On