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elle même ou par d’autres, la plus légère fausse représentation chez moi. Je lui demande instamment de les montrer si j’en ai fait, mais V. G. ne relèvera pas le défi.

Les seules horreurs que contient mon livre, Mgr, sont les citations que je fais des principes odieux ou infâmes exprimés par certains auteurs ecclésiastiques. Le mot sans nom de votre grand cardinal Bellarmin est certainement une horreur ! Le mot immoral de votre Pilichdorff est certainement une horreur ! Certaines prétentions de la Civiltà sont certainement des horreurs ! Le don au premier occupant, par un pape, des biens, et surtout de la personne, d’un excommunié, est bien certainement une horreur ! Que V. G. ose donc venir dire que cet acte était juste ! La déclaration par un Pape que l’on peut, sans péché, tuer un hérétique ou un excommunié, est certainement une horreur ! Que V. G. ose donc venir dire qu’ici je trompe ceux qui me lisent ! Elle sait que chaque mot que je dis là est vrai, et chaque inférence aussi ! Celui qui trompe les autres, Mgr ce n’est pas l’écrivain qui publie un fait qu’il sait être vrai, c’est au contraire l’Évêque qui, ne pouvant le réfuter, insulte cet écrivain et représente faussement ce qu’il a pu dire.

C’est à V. G. à montrer, ou à faire montrer, par d’autres, que les auteurs ecclésiastiques que j’ai cités ou n’ont pas dit ce que je leur attribue, ou avaient raison de le dire. Je serais curieux de voir qui oserait venir essayer de montrer cela. Mais si cela peut se montrer, c’est le devoir rigoureux de V. G. de le faire. J’ai donc le droit de dire que si elle ne le fait pas c’est qu’elle ne le peut pas. Et je me permettrai d’ajouter, Mgr, que chez un Évêque, c’est une très jolie petite horreur que de venir comme pasteur enseignant, traiter d’horreurs dans le sens de calomnie les vérités que j’ai dites ! Ici Mgr, celui-là seul qui représente faussement les choses c’est le Pasteur qui s’est oublié jusqu’à l’injure et l’insulte, mais qui n’osera pas accepter mon défi. L’Horreur n’est pas chez celui qui a dit vrai, mais chez celui qui l’insulte par colère de ne pouvoir le montrer en délit de fausse représentation. Le prouver est un devoir. Le dire sans pouvoir le prouver est une horreur, même quand c’est un Évêque qui parle.

Si V. G. avait été plus sincère, et moins aveugle dans la guerre passionnée qu’elle nous a faite, Elle ne se serait pas attirée ces dures répliques. Et puisqu’elle est si courroucée d’avoir vu la lutte tourner contre elle, elle devrait enfin s’apercevoir qu’elle n’aurait pas du la commencer. Elle n’a pas assez mesuré ses moyens.

Mais j’allais oublier une autre horreur.

Avec son sens de justice, et de tactique ordinaire, V. G. a voulu faire croire que l’Archevêque précédent l’avait surprise devant les congrégations romaines et devant le Pape. Ainsi pour céler aux fidèles le fait que le Pape l’avait condamnée sans l’entendre, elle calomniait son Archevêque devant tout le Diocèse de Montréal en rejetant sur ses épaules la prévarication des Juges. ! Eh bien, Mgr, je vois là, moi, une très laide horreur : calomnier un innocent pour justifier un coupable ! Lequel des porte-plumes de V. G., va accepter la tâche de montrer en quoi je me trompe ici ?

Ah ! Mgr plus V. G. remuera ces choses plus elle me fournira d’armes contre elle. Qu’elle l’essaie si elle ne me croit pas.

Non ! V. G., est dans une position trop fausse pour en sortir à son honneur ! Là où elle a certainement tort, ce n’est pas une circulaire ni dix circulaires comme celle-ci qui atténueront ce tort. Au contraire, elles prouveront que V. G. superpose le manque de sincérité sur le défaut de compréhension des choses. Le vrai finit toujours Mgr par reprendre ses droits. V. G. s’est trop gravement trompée, et trop souvent, pour ne pas tomber enfin dans une impasse. Elle y est arrivée aujourd’hui par le fait de ses lettres insensées contre ses collègues ; et qui sait après tout si je ne suis pas sans