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cessation de toute lutte ; mais si V. G. imagine que personne ne voit les torts graves que je constate ici, elle est réellement bien aveuglée.

J’ai dit aussi que V. G. avait été condamnée à Rome sans être entendue quoiqu’elle y fût présente ! Est-ce une fausseté ? C’est V. G. elle-même qui est venue nous le raconter au long ! J’en tombai des nues, dit V. G. Il ne s’agissait plus pour moi de paraître devant le St. Père pour donner les motifs de ma démarche, mais pour recevoir une décision. Si V. G. était jugée ainsi par un tribunal laïc, que dirait elle ? Eh bien, j’ai le droit de dire du tribunal ecclésiastique ce qu’elle dirait elle-même du tribunal laïc qui la condamnerait sans l’entendre. Je dis donc que condamner une partie sur le seul plaidoyer de la partie adverse est une prévarication, que l’on soit Évêque, roi ou Pape ! Qu’est-ce que V. G. peut répondre de sensé à cela ? Pourquoi donc m’insulte-t-elle avec la passion que nous avons vue au lieu de montrer où j’ai tort ? Si elle pouvait le montrer, où est l’imbécile qui va croire qu’elle ne se donnerait pas le bonheur de le faire ? Est-ce que V. G. qui est Évêque depuis 30 ans, ne sait pas encore que constater un fait n’est pas outrager son auteur si le fait est blâmable, puisque c’est l’auteur même d’un fait blâmable qui a outragé la conscience et la justice en le commettant ? Ce que je dis là, Mgr est-il sophisme ou vérité ? Où est l’homme honnête et sincère qui va me contredire là-dessus ?

Je traîne dans la boue le Sacré Collège…

Je supplie, respectueusement V. G. de vouloir bien dire la vérité. Je n’ai parlé nulle part du Sacré Collège. J’ai parlé des querelles des Cardinaux, et je les citerai à V. G. si elle les ignore. Mais ce n’est pas traîner dans la boue le Sacré Collège que de faire allusion aux injures que quelques uns de ses membres se sont dites hors du consistoire. Quand ils s’en disent de si terribles au dehors, n’est-il pas absolument possible qu’ils s’en disent au dedans ? Les Évêques se sont bien dit des injures en plein Concile ! Mais V. G. sait bien que je n’ai pas parlé du Sacré Collège. Pourquoi m’en accuse-t-elle publiquement ? Tout simplement parce qu’elle croit produire un effet sur ceux qui ne m’ont pas lu ! Est-ce la religion qui a conseillé cette honorable tactique à V. G ?

Je vilipende l’ultramontanisme…

Serait-ce par hazard en disant que son droit chrétien est vraiment anti-chrétien ? C’est précisément cette question, Mgr que V. G. n’osera pas permettre à ses porte-plumes de discuter à fond avec un homme qui étudie d’une manière suivie l’ultramontanisme depuis trente ans. Serait-ce en disant qu’il avait falsifié l’histoire ? Je citerai les falsifications de l’ultramontanisme par douzaines, Mgr et ses supercheries par centaines ; et si je ne les prouve pas, je demanderai pardon à V. G. sur le parvis de l’Église de Notre-Dame. J’ai une nombreuse collection de faits sur ces questions, Mgr et la plupart de ces faits, ce sont des Évêques et des prêtres qui me les ont fournis ; car comme on l’a vu ici dernièrement, quand les parfaits se querellaient, la vérité sortait, et quelquefois ceux qui s’appelaient saints la veille se qualifiaient de fourbes le lendemain et le prouvaient !! Et quoi d’incroyable là dedans ? Les fils d’obéissance de V. G. ont bien parlé de la fourberie grecque de l’Archevêque ! Et V. G. n’a pas encore songé à leur demander une rétractation !  ! Elle défend de lire mes vérités, et elle permet de lire leurs mensonges et leurs calomnies contre ses propres collègues !

Quant aux horreurs que j’ai dites, Mgr il faut le parti-pris de représenter faussement tout ce qui me regarde, que V. G. manifeste en toute occasion, pour oser employer pareille expression. Si elle pouvait au moins montrer une fausseté dans ce que j’ai dit, on pourrait à la rigueur s’expliquer ce mot chez un homme qui, n’ayant pas l’expression facile, se contente, du premier mot qui lui vient à l’esprit ; mais je la défie encore une fois de montrer, par