frappés d’aveuglement. L’abyme béant sous leurs pieds leur a donné le vertige. Ils se sont jetés corps et âme dans une lutte insensée, frappant brutalement à droite et à gauche, accusant tous ceux qu’ils rencontraient, de parjure, d’athéïsme ! Pour tuer un homme, ils ont couru le risque d’en tuer cent !
Nous ne pouvons passer sous silence l’affreuse démoralisation qui a poussé nos vandales délateurs à déchirer notre histoire et à la souiller de leur ridicule et de leurs sarcasmes plats.
Le comité central de 1837, centre et foyer de l’agitation et de la réforme, dont faisaient partie les plus éminents patriotes du pays ; les fils de la Liberté, cette noble phalange, ce bataillon sacré, composé de jeunes gens au patriotisme pur et courageux, n’ont pas trouvé grâce sous la plume trempée dans le fiel d’écrivains qui semblent avoir pris à tâche de prouver qu’ils sont issus d’une race abâtardie et dégradée.
La Minerve dans cet effroyable salmigondis intitulé l’oncle et le neveu, qu’elle a eu le courage de dérouler sous les yeux de ses lecteurs, disait : « Qui osera nier qu’un seul mot de M. Papineau eût arrêté les démonstrations enfantines et ridicules des fils de la liberté… les déclamations furibondes du célèbre comité central ?… »
La Minerve n’a plus rien à envier au Morning Courrier… rien que la consistance. La Minerve de 1837, était l’organe du comité central et des fils de la liberté qu’elle essaie de flétrir en 1848.
Le vent a bien changé depuis dix ans…