parceque je l’ai attaqué avec le ridicule, moyen qu’on emploie toujours avec succès pour faire perdre toute mesure aux esprits faibles, aux têtes vaniteuses et vides. La Queue du Loup n’avait pas encore digéré Tuque-Bleue et Étoffe du pays : voilà tout le secret de cette impayable colère dont j’ai reçu les éclats avec une espèce de satisfaction, car j’avais rempli mon but en la provoquant aussi échevelée, aussi ridicule. Ma foi, il est commode d’avoir affaire à des adversaires auxquels la moindre piqûre fait si complètement perdre toute raison, toute dignité, toute bienséance, car j’aime bien mieux après tout qu’on me réponde avec des injures, quelque déplacées qu’elles soient qu’avec des raisons. Ce qui prouve que cette colère n’a pas été provoquée seulement par mon dernier article, c’est que M. la Queue du Loup a été gauche au point d’admettre que j’ai déversé le ridicule sur des citoyens honorables. Or les seuls citoyens sur lesquels j’aie en effet déversé du ridicule sont Messieurs Nelson et Cartier, et c’est ce dernier qui dit en toutes lettres non pas que j’ai vainement essayé de le faire, mais que je l’ai fait !!! J’avoue que je ne croyais pas avoir réussi au point d’arracher un aussi naïf aveu à un intéressé. J’ai presque le droit de l’accepter comme un compliment.
L’article en général constate d’abord bien peu de réflexion et de ressources chez l’écrivain, car il renferme force avancés gratuits, de lourdes inadvertances et des contradictions palpables ; et je ne suis plus surpris que le Dr.