à-dire portait un nom qu’après tout les canadiens ne devraient pas laisser traîner dans la boue ? Si quelqu’un était venu accuser le Dr. Nelson de n’avoir pas été brave à St.-Denis, un cri général d’indignation ne se serait-il pas élevé d’un bout de la province à l’autre pour démentir une pareille invention ? Eh bien, quand des hommes indépendants et honnêtes, qui savaient que M. Papineau n’était parti de St.-Denis que sur les instances réitérées du Dr. Nelson lui-même, ont vu ce même Dr. Nelson l’accuser de s’être sauvé, est-ce qu’il leur était défendu de repousser une pareille calomnie ?
Je suppose que le Dr. Nelson reçut d’un ami, dans une conversation confidentielle, l’interpellation de dire s’il croit sincèrement que les deux parents de M. Papineau auxquels il fait allusion ne soient que des prête-nom (il n’y a pas d’ailleurs que ses parents qui l’aient défendu) n’y a-t-il pas certitude morale qu’il dirait que non ; mais qu’il a profité de cette circonstance que parmi les nombreux défenseurs de M. Papineau il se trouvait deux de ses parents, pour lui attribuer avec un peu moins d’invraisemblance leurs écrits : qu’en employant cette tactique (qui n’était pour les gens sensés qu’une finesse cousue de fil blanc) il se donnait, vis-à-vis des lecteurs peu attentifs, le droit de rappeler des faits personnels à M. Papineau, qu’il n’aurait pas été justifiable, même aux yeux de ces lecteurs, de dévoiler, s’il avait admis les faits tels qu’ils étaient, s’il ne les avait pas dénaturés à dessein : qu’enfin il y aurait toujours