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ment, poussé par une espèce de monomanie furieuse, amis et adversaires ; fait l’aveu de faits que le gouvernement n’avait jamais pu que soupçonner et qui encore aujourd’hui tombent sous l’effet des lois criminelles ; livre au public des secrets que rien ne pouvait l’engager à dévoiler, manque, en un mot, aux lois les plus sacrées de l’honneur, foule aux pieds sa propre conscience, la morale publique et privée, ses plus intimes convictions ; et, après avoir été traître à ses amis, et bourreau de notre honneur national, est privé de pudeur et de bon sens à ce point qu’il s’applaudit de ce qui fera éternellement sa honte. Voilà le tableau de la conduite récente de M. le Dr. Nelson.

M. Papineau voyant avec quelle légèreté et quelle impudence son aggresseur foulait aux pieds les obligations les plus sacrées ; voyant que pour se défendre, il ne pouvait faire autrement que de dévoiler des faits, que de publier des noms qu’il ne pouvait pas en honneur faire connaitre, prit le parti de se retirer de la lutte, persuadé qu’il y avait trop de morale et de bon sens à la fois, chez ses compatriotes, pour qu’ils crussent implicitement un homme qui se faisait, de son propre mouvement, délateur ; qui se stigmatisait conséquemment d’une tache ineffaçable, et qui se déshonorait aux yeux de tous les hommes moraux et discrets par la révélation de secrets religieusement gardés jusqu’alors par ceux qui ont pris part aux événements de 1837.

Je le demande à tout homme impartial, le Dr. Nelson était-il libre de dévoiler, même à