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tations, etc. Je n’ai jamais été si tentée de faire ce que je m’interdis toujours : me mêler de ce qui ne me regarde pas !

Ces prédictions fantaisistes sont souvent très nuisibles aux folles imaginations, et je ne conçois pas bien que la délicatesse d’une jeune fille ne se révolte pas à la seule idée de faire lire les jolis secrets de son cœur par ces femmes grossières.

Il faut pourtant reconnaître que c’est une tentation pour les jeunes d’essayer de percer le mystère vers lequel nous allons. Il me semble que celles qui ont souffert sont moins curieuses : elles savent que pour conserver leurs forces, il faut arriver dans le malheur les yeux fermés et qu’une longue prévoyance minerait leur courage.

Et cependant, il s’en trouve, même parmi celles-là, qui vont toutes tremblantes consulter les voyantes, les cartomanciennes et autres prétendues prophétesses. Est-ce simple inconséquence humaine, ou compliqué illogisme féminin, ce désir de livrer leurs mains à l’étude des lignes mystérieuses de vie et d’amour, de déboires et de succès, et de savoir, ou de croire savoir, ce qui les attend demain ?

Étrange curiosité des âmes humaines qui demandent à la graphologie l’énigme de leur caractère, à la chiromancie le mystère de leur avenir et qui négligent ou redoutent de descendre dans les retraites intimes de l’âme pour y voir leurs faiblesses et leurs forces