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tout ceci, c’est qu’hommes et femmes devraient mieux s’entendre puisqu’ils ne se passent pas les uns des autres !


XXXI

Un appel


« Je vous en prie, m’écrivait-on dernièrement, engagez vos lectrices, qui passent l’été à se reposer et à s’amuser, à ne pas oublier que l’automne ramènera la lamentable procession des misères et des maladies chez les pauvres. Tant de femmes et de jeunes filles ont de la fortune et ne font rien de leurs dix doigts. Elles gaspillent l’argent follement, et leur temps passe elles ne savent comment, à la recherche de plaisirs qui ne les amusent même pas, pendant que nos œuvres de charité manquent d’argent et de travailleuses ! »

Et me voilà prête à vous crier, comme les prédicateurs ambulants du Moyen-Age, non pas : « Faites pénitence ! », mais : « Faites la charité ! »

On a besoin de l’argent que vous dépensez sans compter, des vêtements qui encombrent vos armoires, des victuailles qui se gaspillent dans vos cuisines ! On a besoin de vous, de vos bonnes paroles, de votre activité !

« Les gens du monde n’ont pas de cœur ! » me disait avec indignation une ardente directrice d’œuvre.