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beaucoup en peine d’accorder leur conduite avec leurs beaux discours.

On accuse la femme d’illogisme, il est cependant un point où elle est plus logique que l’homme : c’est dans l’application de ses principes « Encore faut-il qu’elle en ait », disent les malins.

C’est vrai. Mais les femmes qui n’ont pas de principes ne posent pas à la vertu. Elles auraient même honte qu’on les croie religieuses ou sages…

Et les honnêtes femmes ne transigent pas avec le mal, même quand ça ferait leur affaire : elles ne volent pas et elles ne sont pas coquettes ; elles ne boivent pas et n’encouragent pas à boire ; elles pratiquent leur religion scrupuleusement et n’omettent pas sans remords leurs obligations essentielles.

Je ne ferai qu’indiquer aussi les différences entre le dévouement et la charité des deux.

Les hommes souscrivent, souvent en bougonnant, aux bonnes œuvres qu’ils trouvent trop nombreuses ; les femmes y consacrent leur temps, leur travail et leur cœur. Elles sont inlassables et si ingénieuses pour intéresser et amuser les indifférences masculines !

Alors, la femme serait-elle supérieure à l’homme ? Moralement, elle a des supériorités sur lui ; intellectuellement, il en a sur elle, mais cela ne paraît pas toujours !

Moi, je trouve ces comparaisons idiotes et inutiles… et ce que je vois de plus clair dans