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LETTRES DE FADETTE

Ils ont cent fois raison, et j’admets, avec l’une, qu’un mari tatillon est insupportable, et avec l’autre, qu’une femme questionneuse est bien gênante !

Mais l’avantage du mari, c’est qu’il ne répond que ce qui lui convient à sa femme questionneuse, tandis que vis-à-vis un homme qui se mêle de ce qui ne le regarde pas dans la maison, la femme est sans défense.

C’est quelquefois laid une femme curieuse… mais il y a la manière, vous savez ! Et maintes affaires inextricables s’arrangent quand elle y fourre son petit nez et qu’elle est fine et délicate, et le mari n’a qu’à s’applaudir alors de la curiosité de sa femme qu’il a commencé par redouter. Mais l’intervention des hommes dans la conduite de la maison est toujours gauche et indiscrète, et j’aimerais à leur dire ce que je pense d’eux avec preuves à l’appui. Mais c’est difficile de les atteindre et de les connaître, car, ces monstres sont souvent attentifs et gracieux avec les autres femmes et réservent leurs talents de détectives grincheux pour l’embêtement de leurs pauvres petites femmes qui ne peuvent échapper à leurs enquêtes tyranniques.

Écoutez donc, cher monsieur ! Votre femme va-t-elle au bureau voir comment vous y conduisez vos affaires ? Si vous la laissiez gouverner sa maison à sa guise ! Elle s’y entend et alors c’est inutile d’intervenir. Ou elle manque d’expérience, mais en avez-vous plus qu’elle ? Vos critiques risquent de tomber à