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LETTRES DE FADETTE

ment, mais ce matin, en feuilletant une revue américaine, je tombe sur un amusant article qui traite de l’importante question. En m’en inspirant je vous satisferai peut-être et j’évite toutes les responsabilités. L’auteur, après plusieurs constatations générales, affirme que l’homme a été inconstant jusqu’ici, parce que la femme s’est bornée « à l’amuser, à lui plaire, à l’inspirer et à le rendre heureux ». C’est déjà bien joli, il me semble et le « roi de la création », comme elle l’appelle, n’a pas lieu de se plaindre ?

« Tout cela, reprend l’auteur, n’est rien ou presque rien, si la femme ne franchit pas encore un échelon et ne devient pas quelque chose de plus. » — Ce quelque chose, c’est la camarade de l’homme, sa camarade avisée et sa conseillère sagace dans la pratique de la vie.

En fine observatrice, elle insiste sur plusieurs traits de la nature masculine qu’il importe aux femmes de bien connaître pour arriver au succès.

Miss Hart parle de la beauté avec un dédain que je suis loin de partager, et malgré tous ses discours, il n’en reste pas moins vrai et prouvé que l’homme est et sera surtout attiré par la beauté de la femme. Mais il est prouvé également que la beauté même pâlit par la force de l’habitude, et que les femmes doivent chercher d’autres moyens de retenir l’amour.

Cette Américaine n’est pas flatteuse pour les hommes et c’est sa pensée que je traduis.