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LETTRES DE FADETTE

Cette œuvre de charité à laquelle on vous invite est divinement belle, et si bien faite pour tenter des cœurs de femmes, que j’ai l’espoir que ma suggestion inspirera à quelques-unes d’aller à Nazareth.

Là, elles se rendront compte clairement de ce qu’on leur demande et elles connaîtront les aveugles si intéressants et si merveilleusement doués. Les ténèbres qui pèsent sur leur cerveau comme des nuages opaques peuvent être percés : ils le sentent et ils sont pleins d’aspirations ardentes vers l’inconnu qu’ils pressentent derrière le voile épais. Vous seriez la main qui écarte le voile, les yeux qui se prêtent à eux pour remplacer leurs pauvres yeux éteints, et si, par votre travail et votre dévouement, ils devinent un aspect encore incompris du monde invisible pour eux, comme vous serez heureuses et fières !

C’est maintenant aux anges à répondre, et en femme très curieuse je me demande combien il y en aura ?



X

Si nous pouvions le croire !


Le délicieux Satan de Milton dit avec beaucoup d’esprit pour un ange congédié qu’il porte son bonheur en lui.

C’est vrai : il y a des êtres heureux par nature, comme il y en a qui sont malheureux.