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cer autour de soi, et souvent parmi nos amies de la classe aisée.

Car l’incurie des mères s’y manifeste également quoique d’une façon différente. Les conséquences en sont aussi fatales. On dit que les pauvres ne savent pas alimenter leurs enfants et c’est vrai ; vous voyez chez les riches, une jeune femme se donner un mal infini pour procurer au bébé la nourriture convenable, et ensuite le confier à une bonne insouciante qui le promène au grand soleil par une chaleur de 90 degrés et plus. Si l’enfant meurt d’une méningite, pensez-vous que la mère s’accuse ?

Il y aurait tant à dire sur le sujet ! Je reçois souvent des lettres remplies d’élans généreux, de désirs d’être secourables et bonnes… Les occasions ne manquent pas, mes amies : il faut non seulement les voir, mais se hâter de les saisir, une à une, à mesure qu’elles passent, ou bien ce sont d’autres qui feront le bien que nous aurions dû faire.

LX

Par les chemins verts

Partout sur les chemins verts, à l’ombre des vieux arbres, on rencontre les amoureux tout en blanc : ils ont les yeux caressants et des voix douces ; ils marchent lentement et paraissent ne rien voir qu’eux-mêmes : ils sont vraiment les « deux qui vont ensemble »,