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diants, tapageurs et grossiers qui se croient chez eux sur le pavé de la rue, et s’imaginent être très spirituels quand ils interpellent les passants et gênent la circulation. Et l’Université est la dernière étape, presque, avant le mariage ! Où donc voulez-vous que les jeunes gens aient appris la politesse ?

Mes petites dames, il n’y a que vous pour nous sauver de la grossièreté vulgaire qui nous envahit. Les personnes parfaitement polies sont celles qui ont été bien élevées dans leur famille. Les bonnes manières s’héritent et sont enseignées surtout par l’exemple. C’est donc à vous de faire mieux que celles qui ont élevé les hommes que vous critiquez avec raison. » Elle avait un petit air narquois… Elle n’est pas facile la tâche qu’elle nous indique, mais elle est possible, vous savez !

LIV

À celles qui travaillent

J’ai beaucoup d’amies inconnues et charmantes : elles m’écrivent quelquefois pour me faire des confidences qui appellent des réponses, et j’essaie dans ma causerie hebdomadaire de leur dire un mot qui les atteigne et les aide peut-être… oh ! très peu, à la manière d’un rayon ou d’un sourire qui font des éclairs de lumière dans le noir. Quand je passe dans les rues, je me dis que je frôle